Immigrés de 1968
… Cette nuit-là, Vladimir ne dormit guère. Que faire ? Partir et retourner chez sa mère…, il ne pouvait pas l’envisager. Et il y avait son service militaire, deux ans sous les drapeaux ! Il se secoua, il ne voulait même pas y penser. Bien sûr, le travail, il l’aurait très vite et certainement une bonne place, avec le certificat de stage d’un an dans un grand garage en France…
… La lettre reçue ce matin démontrait clairement son insouciance et sa négligence. Cela la dérangeait, bien sûr, mais Solène l’excusait en se disant que c’était un comportement inhérent à quelqu’un qui ne maitrisait pas la langue. Et c’était le moins qu’on pouvait dire de lui. À qui la faute ? On aurait dû l’obliger à parler le français depuis le début ou, du moins, depuis le jour de sa décision de rester en France…
… se marier avec Solène ? Il serait tranquille, on lui foutrait la paix. Il ne devrait plus faire la file au bureau des étrangers. Pourquoi pas, en fin de compte ?
… Solène l’embrassa sur le front… L’après-midi, elle comptait passer à la mairie en prévision du mariage.
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