Le Best Hof…erlin
Au rang des honneurs redoutés, celui consistant à se voir confier la rédaction de la préface du livre d’un ami occupe une place dominante sur l’échelle des complications; car, dans le même temps, il s’agit d’une requête qu’on ne peut ignorer et qu’il est malaisé de refuser… Terrible dilemme ! Bien entendu, connaissant l’homme, je soupçonne l’Echornifleur d’avoir sciemment décidé de faire de moi un préfacier en mal de mots. Sans doute également voulait-il s’assurer un lecteur supplémentaire, mais un lecteur contraint de tout lire, de tout comprendre avant de découvrir les propos élogieux qui seraient susceptibles de titiller la vanité d’égornifleur de cet auteur qui flirte avec toutes les licences… et pas seulement celles que tolère la poésie. Il aura réussi à rencontrer, au moins, l’un de ses objectifs supposés : j’ai, en effet, tout lu, tout déchiffré et même tout décrypté et suis apte à vous donner un aperçu de ce que vous allez découvrir et à en faire une analyse critique objective – ce n’est peut-être pas ce qu’il espérait – et exempte de toute censure. Les anciens élèves de cet instituteur émérite auront bien du mal à réprimer sourires, rictus et ricanements en constatant d’emblée que, pour l’Echornifleur, cinq années de chronique se déclinent en cinquante-huit mois ! Les mêmes se souviendront que c’est bien cet instituteur qui, docte alors, leur donnait des leçons d’orthographe – il avait sans nul doute d’excellents livres de rêves errances. « Toute ressemblance avec des mots existants ou ayant existé serait évidemment tout à fait fortuite… » aurait dû figurer, en bonne place, en guise de préambule à ce recueil ! Sous sa plume, les phrases et les mots sont triturés puis boule-renversés; ils sont pressés jusqu’à exprimer toute leur intime substance et livrer, enfin, leur essence même. L’Echornifleur plaisante à propos de tout ce qui gêne, il panse, ainsi et de façon salutaire, tous les ulcères naissants. L’Echornifleur raille et égratigne la pensée unique, il entraîne, ainsi et de façon bienfaisante, un sens critique atteint du syndrome Titanic. Dans nombre de ses billets d’humeur, mauvaise, Jean-Claude Hoferlin fait montre d’une incroyable tendresse, qui a choisi de se dissimuler sous une plume grimaçante. C’est ainsi qu’il recense les petits bonheurs qui font tant de bien, c’est ainsi qu’il dénonce les travers qui font honte… Inscrit dans la collection P.A.C. Aywaille, le « Best-Hof…erlin » a ouvert de nouveaux horizons à Présence et Action Culturelle. Grâce à ce recueil, P.A.C. devient tantôt Pour Amateur de Canulars, tantôt Précieux Almanach Contemporain ou encore Précis d’Art et de Culture, ou Petites Annales Cinématographiques, ou Parfaites Associations de Communes… espérons seulement que d’aucuns retiennent que P.A.C. indique également Pourvu que les Annonces Continuent à publier cet auteur qui exabuse semaine après semaine et pour notre plus grand plaisir. René HENRY P.A.C. Aywaille
€ 18,00